les poissons en Alsace

Les poissons que vous pourrez attraper à la mouche en Alsace sont très nombreux, puisque quasiment tous prennent la mouche ! Néanmoins, certains sont plus habituels. Voici les principales espèces que vous prendrez sur les secteurs de pêche évoqués :

Réservoir des Cigognes

truite arc-en-ciel

Dans le Réservoir des Cigognes, géré par l’AAPMA de Seltz, la pêche s’adresse surtout aux truites arc-en-ciel.

Les truites arc-en-ciel (et leur variété « jaune », la truite aguabonita) représentent en effet environ 70% du cheptel salmonicole. Les truites fario représentent quant à elles 20% de ce cheptel, les saumons de fontaine et ombles chevaliers les 10% restants. Mais de nombreuses autres espèces s’y laissent tenter par les mouches artificielles : les brochets, nombreux et parfois très gros (record à la mouche 1,10 m), les perches et même les sandres (un exemplaire de 83 cm y a été pris par un jeune moucheur du club mouche Robertsau). les carpes (record à la mouche : 80 cm), les tanches (j’en ai pris une au wooly-worm de 47 cm), et même les brêmes.

Le Rhin

ombre commun: thymallus thymallus

Dans le Rhin, c’est l’ombre commun qui attire les foules ! Thymallus y était bien implanté jusqu’en 2003, et certains spécimens dépassaient les 50 cm. Magnifique combattant, d’humeur changeante, superbe dans sa livrée argentée avec sa nageoire dorsale colorée, c’est le poisson symbole du fleuve. Mais la canicule, les cormorans et les braconniers se sont ligués contre cette espèce dont la population a fortement régressé. Un pêcheur à la mouche respectueux se limitera à 1 ou 2 poissons maximum par an, d’une taille de 40 cm (taille depuis 2006), ou, encore mieux, remettra chaque ombre capturé délicatement dans le fleuve.

Quelques belles truites fario s’y font parfois surprendre, surtout en noyée ou au streamer. Ainsi ai-je eu la chance le 1er octobre 1998 d’en mesurer une de 53 cm, prise en 14°/°° sur une nymphe claire.

On peut bien entendu, surtout dans les parties calmes, y toucher toutes sortes de poissons blancs : chevesnes, vandoises, ablettes ou des carnassiers comme les perches, les brochets, voire les aspes. Ce dernier poisson, qui atteint des tailles supérieures à 80 cm est un beau poisson de sport, agressif sur streamer blanc en certaines occasions (malheureusement souvent de courte durée); on le trouve plutôt dans le nord du Bas-Rhin, vers Gambsheim ou dans l’Ill aux alentours de Strasbourg

Le saumon fait également un timide retour depuis quelques années dans le Rhin !

La Bruche

la truite fario: salmo truta fario

Dans la Bruche, les truites fario sauvages sont les proies préférées des moucheurs.

La truite fario est le poisson autochtone par excellence dans la Bruche, puisqu’elle s’y reproduit depuis des siècles. Même si des alevinages parfois « anarchiques » ont abâtardi la souche sauvage, des efforts sont faits depuis plusieurs années par la Fédération départementale et le Comité de gestion du Bassin pour y sauvegarder cette variété. La taille moyenne des truites n’y est pas très importante (taille légale à 25 cm, rares poissons au dessus de 35 cm), mais leur combativité et leur vivacité vous raviront !

Des truites arc en ciel y sont parfois introduites , et certaines y atteignent des tailles respectables (jusqu’à 60 cm),mais elles sont de plus en plus rares, car depuis 2005 la gestion patrimoniale est à l’honneur.

L’ombre commun s’est également bien acclimaté dans la partie moyenne de la rivière (de Niederhaslach jusqu’à Eckbolsheim), et certaines années on en touche couramment, en mouche sèche ou en nymphe. Si la taille moyenne des poissons est inférieure à ceux du Rhin (la Bruche, granitique, est plus « pauvre » que le Rhin ), les poissons de 30 à 35 cm sont relativement rares. Vous toucherez le plus souvent des poissons inférieurs aux 32 cm réglementaires. Vu la diminution continue de leur population, il est important de les remettre systématiquement à l’eau le plus délicatement possible.

Les poissons blancs sont nombreux à partir de Heiligenberg, même si on prend déjà quelques vandoises et de rares chevesnes à Wisches.

À l’aval, les chevesnes, gardons ou vandoises prennent bien la mouche sèche de petite taille, celle-ci vous permettant à l’occasion de ferrer une ablette spirlin, poisson devenu plutôt rare.

Au streamer vous avez une chance raisonnable de toucher perches et brochets, même si leur densité n’est intéressante qu’à l’aval de Kolbsheim.

Les prises possibles à la mouche sont donc nombreuses en Alsace, et seront dans l’avenir peut être encore plus passionnantes avec le retour du saumon ! (les tacons, eux font partie de la banalité des prises à la mouche dans la Bruche, où la réintroduction est la plus concentrée). Il existe encore de nombreux autres endroits intéressants pour la pêche à la mouche en Alsace où vous toucherez ces espèces: rivières de 1ere catégorie, certains parcours de 2nde catégorie, des gravières (nombreuses dans la plaine d’Alsace), ou encore les lacs vosgiens dans le Haut-Rhin.

Le chevesne, poisson d’émotions

le chevesne: leuciscus cephalus

Parmi les poissons que l’on prend régulièrement à la mouche en Alsace, quelle que soit la technique, le chevesne est l’un de mes préférés. S’il est moins « noble » que la truite, il est largement aussi méfiant et difficile à attraper pour ce qui concerne les gros spécimens. Quand j’ai commencé, à l’âge de 6 ans, à pêcher à la surprise dans le ruisseau de mon enfance, mes premières grosses émotions de pêcheur je les dois aux chevesnes, dont les plus gros qui avaient « snobé » ma sauterelle me laissaient rêveur pendant plusieurs nuits.

Vous trouverez ici quelques réponses aux questions que vous pourriez vous poser au sujet de ses mœurs, sa pêche et les bonnes mouches qu’il vous faut pour tromper sa légendaire méfiance.

Le chevesne (leuciscus cephalus) comme la vandoise, appartient au genre Leuciscus qui comprend une vingtaine d’espèces et sous-espèces en Europe. Avec son corps fusiforme et cylindrique couvert de grandes écailles et sa tête massive, le chevesne est un poisson « costaud ». Son dos est bleu-vert à gris brun avec des reflets verdâtres. Argentés chez les jeunes poissons, ses flancs deviennent joliment dorés dès qu’ils dépassent les 30 cm. Ses nageoires ventrales et anales sont orangées et sa queue est de la couleur de la ligne de crête des Vosges, c’est à dire gris-bleu.

C’est une espèce très fréquente dans toute l’Europe. En Alsace, on le rencontre dans le Rhin, les canaux, le plan d’eau de Plobsheim, de nombreuses gravières et toutes les rivières de deuxième catégorie ainsi que les zones inférieures des rivières de première catégorie. Avec le réchauffement climatique, on le rencontre de plus en plus régulièrement en amont des cours d’eau, même dans des secteurs de 1° catégorie où il y a peine 10 ans on ne trouvait que des truites. C’est ainsi que j’ai pris un chevesne en 2019 sur le parcours no-kill de Schirmeck.

pêcheur américain combattant un chevesne de la Bruche
Un joli chevesne a pris la nymphe d’un américain de passage sur la Bruche à Muhlbach

Affublé de nombreux diminutifs ou surnoms, le chevaine (autre orthographe), est aussi cabot, cabède, meunier, Caboche, Dobule, Gabotin, chavène, charasse, chavaisson, vilain, mulet. En alsacien il est connu sous le nom de Fourne et en patois lorrain sous le nom de Milp. Il est à noter qu’il référencé dans certaines bases de données sous squalius cephalus.

Le chevesne vit principalement dans les eaux courantes assez lentes, mais il m’arrive régulièrement d’en toucher dans des courants nettement plus forts. En été il est souvent plus près de la surface et sous les branches surplombant les berges à la recherche d’insectes, alors qu’en hiver il descend vers le fond. Mais le moindre réchauffement suffit à le faire sortir de sa torpeur hivernale.

un gros chevesne dans l'épuisette: un beau coup de ligne à la mouche
Un joli chevesne qui a avait pris une TVC dans un courant puissant de la Bruche

Vivant généralement en bancs de 5 à 30 individus quand ils sont petits, les plus gros chevesnes sont plus solitaires, même si un secteur qui leur est très favorable peut voir plusieurs gros poissons musarder ensemble. On considère généralement qu’il peut atteindre 70 cm et 5 kilos, Mon record personnel est un chevesne de 68cm, pris dans la Bruche à Molsheim, en nymphe à vue sur une imitation de gammare.

tête d'un gros chevesne de la Bruche
Une belle tête et un oeil méfiant, voilà bien le chevesne

Ce poisson est omnivore. Il est réputé pour manger pratiquement tout : vers, larves, crustacés, mollusques, insectes, mousses de rivières, fruits, pain et petits poissons.

Sa gourmandise fait notre bonheur de pêcheur à la mouche, car il est possible de le pêcher toute l’année. J’aime personnellement tenter un gros chevesne à vue l’été sous les frondaisons, à la fraîche. Dans ce cas mes mouches favorites sont la TOT, la KMM-2, la CBF et parfois la CSC-2. Mais j’aime également prendre mes premiers chevesnes de l’année dès janvier ou février, en 2° catégorie, pour peu que l’eau soit belle et qu’un petit rayon de soleil provoque la sortie de quelques moucherons, ce qui ne manquera pas d’intéresser les bancs de petits chevesnes. Dans ce cas ce sera sur une TOT, une CTC-1 ou une PTC-3. Et il n’est pas rare qu’un plus gros specimen pointe ses grosses lèvres vers la surface à cette occasion. En nymphe, ma préférence pour pêcher les gros chevesnes à vue, ou au fil, va aux NFL-2, TVC-1, GMS-1, GCS et la série des micro-casque-argent , particulièrement la MCA-4.

Sa réputation de poisson très méfiant est légendaire et je peux confirmer qu’elle n’est pas usurpée. Combien de fois ais-je vu un gros chevesne inspecter longuement ma mouche sèche en surface, avant de repartir dédaigneusement, semblant moquer l’humble pêcheur dont le coeur s’était emballé à la vue du gobage imminent. Et, quelle que soit la technique, une fois qu’un gros chevesne vous aura repéré, il devient quasiment impossible de le faire mordre. Les gestes les plus lents sont nécessaires pour l’approcher.

un petit chevesne, pris dans un bras du Rhin en nymphe à vue
petit chevesne pris en nymphe à vue , sur NFL, en hiver dans un bras du Rhin

Le chevesne n’est guère réputé pour sa défense et il est vrai qu’il se rend généralement assez rapidement. Mais plus d’un gros chevesne m’en a fait voir de toutes les couleurs au bout d’un fin bas de ligne avant de se rendre. Il m’est d’ailleurs arrivé à plusieurs reprises avant d’avoir identifié le poisson, de croire pendant plus d’une minute que je tenais une grosse truite au bout de ma ligne. C’est ce genre d’émotions que je vous souhaite.

Pêche dans bras du Rhin près Gerstheim

Jean-marie sur le Schollengiessen

Samedi 16 février 2020: Par une belle journée ensoleillée, mais venteuse, je suis allé avec mon ami Jean-Marie rendre visite à un bras du Rhin situé près de Gerstheim, bien connu des pêcheurs alsaciens : le Schollengiessen. L’endroit est très fréquenté par les pêcheurs au coup tout l’hiver car les poissons blancs remontent dans ce bras moins froid que le fleuve, dans la perspective de la fraie printanière. En effet, si les bords sont souvent sablonneux-vaseux, des zones de graviers persistent dans le lit principal de ce bras du Rhin, permettant à de nombreux poissons blancs d’y frayer. J’y avais déjà fit une session en février 2019 et m’étais amusé sur les chevesnes.

C’est dans cet espoir que nous sommes venus avec notre canne à mouche #4 et nos boîtes à sèches et à nymphes, pour retrouver les sensations de la rivière. Malheureusement, un fort vent tournoyant calait les poissons, très rares à s’intéresser à la surface, au dessus de laquelle voletaient néanmoins quelques rares chironomes et moucherons .

Cela ne nous empêcha pas de présenter nos petites sèches et nymphes aux bancs de poissons blancs comprenant ablettes, gardons, chevesnes et petits aspes. Alternant la pêche en sèche et en nymphe à vue, nous avons réussi à tromper quelques uns de ces poissons : chevesnes, ablettes, aspe et gardon, dont un seul joli poisson, un chevesne d’une trentaine de centimètres. Ce dernier m’avait fait battre le cœur en s’étant dans un premier temps intéressé nonchalamment à ma petite CTC-1, avant de l’inspecter, puis de faire mine de s’en désintéresser, avant de faire demi-tour pour la gober délicatement. Rien que pour cette émotion là, je ne regrettais pas d’avoir fait le déplacement. Si je pris un gardon en nymphe à vue, sur une petite MCA-4, que Jean-Marie toucha 2 poissons sur une NFL-2, c’est en sèche que nous avons pris le plus de plaisir, grâce à la vision des (rares) gobages sur nos sèches: si une FMF-2 sur hameçon 20 m’a apporté le plus grand nombre de prises, nous fîmes aussi monter quelques poissons sur CTC-1 , RTR, KMM-1, même sur une CBF, pour Jean-Marie, malgré l’absence d’insectes faisant plus de 5 mm.

Nous avons vraiment savouré ces 2 heures de pêche, par un beau soleil presque printanier, malgré des températures rafraichies par le vent perturbant.

un joli chevesne qui s’est laissé séduire par une CTC-1
Jean-Marie s’essaie en nymphe
une ablette a gobé ma petite fourmi FMF-2

la truite en Alsace

La truite fario

La truite fario (Salmo Truta Fario) est le poisson autochtone par excellence dans le massif vosgien et le piémont où coulent la plupart des rivières en Alsace.

Encore bien présente dans la partie amont des cours d’eau alsaciens, l’avenir de la truite est néanmoins assez incertain, en Alsace comme dans toutes les régions européennes d’altitude moyenne. Les populations sont en effet menacées de disparition du fait d’une multitude de dangers: pollutions accidentelles ou (et) chroniques, prédation des cormorans et autres prédateurs plus ou moins naturels, réchauffement climatique induisant une diminution du taux d’oxygène dissous dans l’eau, paramètre essentiel quant à la survie de l’espèce, diminution des caches (recalibrage des rivières et des ruisseaux), concurrence alimentaire liée à la diminution de la nourriture naturelle, particulièrement celle des insectes (insecticides, pesticides)

Déjà depuis les années 2000 il est flagrant que seul l’amont des cours d’eau, pour simplifier les portions situées au dessus de 400 mètres d’altitude, recèle toujours une population plus ou moins naturelle de truites fario dans les cours d’eau alsaciens. Même sur le parcours mouche de Schirmeck, situé à 350 m d’altitude, les chevesnes viennent se mêler à la population de truites pourtant conséquente. A l’occasion d’une pêche électrique effectuée en 2003 sur le parcours de Muhlbach sur Bruche, la Fédération de pêche avait déjà démontré que la biomasse était plus importante en poissons blancs (chevesnes, vandoises et barbeaux) qu’en truites fario.

La reproduction de l’espèce se poursuit, entre décembre et février, à l’amont de la plupart des ruisseaux de tête de bassin. Même si des alevinages parfois anarchiques ont abâtardi la souche sauvage, des efforts sont faits depuis plusieurs années par les Fédérations départementales et les Comité de gestion de Bassin pour y sauvegarder les souches naturelles. Ainsi la fédération du bas-Rhin a mis en place depuis les années 2005 un plan de réintroduction de farios issues de la souche dite Baerembach, du nom d’un ruisseau des Vosges du Nord dont les génomes paraissaient le moins pollué par les alevinages de truites issues de nombreuses piscicultures européennes aux souches diverses, mais rarement alsaciennes.

Si à la fin du XX° siècle l’alevinage était pratiqué , il faut bien le reconnaitre, de manière anarchique, la mise en place des comités de bassin et la professionnalisation des fédérations de pêche permet actuellement de remettre à l’honneur le plus souvent en Alsace une gestion patrimoniale, dont les effets, en qualité naturelle des truites se fait déjà sentir dans de nombreuses rivières alsaciennes, comme la Doller, la Thur, la Bruche, la Mossig, la Fecht, voire la Lauter.

En Alsace vous trouverez parfois de très grosses truites dans le vieux Rhin ou le contre-canal de drainage du Rhin, qui accueille régulièrement de gros poissons de remise, notamment des géniteurs réformés de la pisciculture fédérale d’Obenheim, Ailleurs, la taille moyenne des truites fario n’est pas très importante, les rivières alsaciennes étant gréseuses ou granitiques plutôt que calcaires, mais leur combativité et leur vivacité vous raviront.

La truite fario est un poisson omnivore et très opportuniste quant à sa nourriture. elle est par contre d’un naturel méfiant et ne se laisse pas facilement approcher. Les jours ensoleillés sont généralement moins bons pour sa pêche que les jours couverts et pluvieux, car elle est lucifuge.

Si de nombreuses techniques de pêche s’adressent à la truite, c’est la pêche à la mouche qui est certainement la plus passionnante. Elle est d’ailleurs l’espèce la plus régulièrement recherchée par les pêcheurs à la mouche. Elle permet la pratique de toutes nos techniques, car elle vient à l’occasion gober une sèche en surface, se laissera tenter par une nymphe dérivant au fil du courant, ira chercher rageusement un streamer ramené nerveusement ou encore cueillir une noyée passant à sa portée, dans la frénésie d’une éclosion printanière.

Au vu des menaces évoquées précédement qui pèsent sur les populations de truites fario, j’invite chaque pêcheur à la mouche responsable à prélever le minimum de ces poisson et à augmenter à titre personnel la taille minimum de capture, souvent officiellement à 23 ou 25cm, encore bien trop basse pour permettre aux plus beaux géniteurs de perpétuer l’espèce.

Truite fario mâle de la Murg en Forêt noire (Allemagne)

La truite arc-en-ciel

La truite arc-en-ciel (Onchorynchus Mykiss) n’est pas un poisson indigène en Alsace. Cependant, son implantation y est bien réelle depuis une cinquantaine d’années.

une truite arc-en-ciel prise en rivière

Elle est évidemment très présente en étang, lac ou réservoir, comme le réservoir des cigognes où les plus gros spécimens permettent aux pêcheurs à la mouche de capturer un poisson trophée.

Vous trouverez des truites arc-en-ciel dans la plupart des lacs d’altitude des Vosges alsaciennes, comme le lac des truites (ou du Forlet) où elles cohabitent souvent avec les farios.


Mais elle est également présente dans nos rivières. Des truites arc-en-ciel, dites portion, ont longtemps été déversées pour l’ouverture de la truite en 1° catégorie, et le sont encore dans certaines associations de pêche. Certaines survivantes de la forte pression de pêche des premiers jours de l’ouverture arrivent à l’occasion à s’adapter à leur nouveau milieu pendant de longs mois voire des années, et nous offrent alors une agréable pêche sportive.

Des truitelles d’élevage de souches de meilleure qualité ont également à l’occasion été alevinées dans plusieurs rivières alsaciennes et de très beaux poissons ont ainsi réussi à s’acclimater sur certains postes précis de ces rivières. J’ai encore en mémoire la capture en 2012, d’une très belle truite arc-en-ciel, visiblement ensauvagée, qui avait pris ma petite nymphe sur le parcours mouche de Muhlbach sur Bruche.

Moins exigeante sur le taux d’oxygène dissous dans l’eau que sa cousine européenne, la truite arc-en-ciel d’origine américaine est également un poisson omnivore et opportuniste. Comme elle est plus régulièrement active pour se nourrir que la fario, qui passe de nombreuses heures dans sa cache, la truite arc-en-ciel est particulièrement intéressante pour le pêcheur à la mouche.

Tout comme pour la truite fario, et contrairement à ce que de nombreux pêcheurs préconisent, je pense qu’il est bon de remettre à l’eau les truites arc-en-ciel de moins de 30 cm que vous pourriez capturer en rivière. Car si les grosses arc-en-ciel peuvent être prédatrices des petites farios, ce n’est pas le cas des plus petites et ces poissons offrent une belle pêche sportive.

truite arc-en-ciel à la robe très blanche

Le saumon en Alsace

un joli saumon atlantique pris à la mouche
Un saumon atlantique, pris à la mouche

La réintroduction du saumon dans le Rhin et ses affluents se poursuit depuis le lancement du plan saumon 2000. Un nouveau plan de gestion des poissons migrateurs du bassin Rhin-Meuse a été lancé en 2016. Depuis la fin des années 2000, ce sont entre 60 et plus de 200 saumons qui sont comptabilisés tous les ans à la passe à poissons d’Iffezheim sur le Rhin. Voir le détails des poissons comptés sur le site de l’association Saumon-Rhin !

cycle biologique du saumon; Source: association saumon-Rhin

Sur la Bruche, les saumons remontent aussi.

En novembre 2004, avant la construction de la passe à poissons, neuf saumons étaient dénombrés au pied du barrage d’Avolsheim sur la Bruche, avant d’être remis au dessus de la chute. malheureusement ce n’étaient que des mâles. Le barrage d’ Avolsheim sur la Bruche, anciennement considéré comme infranchissable pour les saumons, a été équipé d’une passe de type rivière de contournement en 2010. Depuis, des frayères de saumons et de truites de mer sont annuellement découvertes en amont du seuil.

gros saumon du Rhin
gros saumon du Rhin

Ce superbe saumon mesure 96.5 cm pour 8.200 kg et a été capturé dans le piège d’Iffezheim le dimanche 17 décembre 2000. Il a bien entendu été relâché en amont, après examen scientifique complet !

Le 11 décembre 2005, Jacky VOELKER, gérant du magasin d’articles de pêche « Fario » à Dorlisheim, a pris (et remis) en pêchant le brochet au poisson mort manié, un saumon de 64 cm à Ernolsheim sur Bruche. Je me suis personnellement retrouvé avec un saumon de 80 cm passant à 20 cm de mes waders en pêchant l’ombre sur la Bruche à Molsheim à l’automne 2015. L’année précédente,entre Molsheim et Avolsheim, toujours en pêchant l’ombre en fin de saison, j’ai décroché, en nymphe au fil, un très gros poisson, tout argenté, très fin et vif. je ne jurerais pas que ce n’était pas un saumon.

Ces expériences nous laissent espérer une possible capture à la mouche du grand migrateur en Alsace, même si cela ne sera pas facile.

pêche du saumon à la mouche est envisageable en Alsace
Prendre un saumon atlantique à la mouche, c’est possible aussi en Alsace